Laurence Ruffin

Vencorex : chronique d’un renoncement industriel

Laurence Ruffin devant l'usine Vencorex

Laurence Ruffin a publié une tribune sur Libération au sujet de la reprise de Vencorex.

Le 10 avril, le tribunal de commerce de Lyon a privilégié la reprise de la plateforme chimique grenobloise par une entreprise chinoise plutôt que le projet coopératif des salariés.

Laurence Ruffin a choisi de réagir sous la forme d’une tribune, publiée dans Libération. Vous pouvez en retrouver la version publiée depuis ce lien vers leur site. Elle est également en partie retranscrite ci-dessous.

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Près de Grenoble, l’usine Vencorex fabrique, depuis 1916, des produits chimiques stratégiques. Pourtant, ce vendredi 11 avril, le tribunal de commerce a tranché : une filiale hongroise du groupe chinois Wanhua reprendra très partiellement le site. Cinquante emplois sont conservés. Reste une friche industrielle polluée, 400 salariés sur le carreau et un risque d’effet domino sur l’économie locale, menaçant plusieurs milliers de postes. Un projet de Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) qui reprenait près de 270 salariés pour garantir l’ancrage français du savoir-faire, a été écarté. Une injustice, un terrible gâchis, à l’heure où l’Etat parle sans cesse de souveraineté industrielle. Et ce sont toujours les salariés qui trinquent…

La chimie est un pilier de notre industrie. A Pont-de-Claix (Isère), on fabrique du sel, du chlore, de la soude et des isocyanates, ces molécules au nom exotique, mais aux usages critiques pour l’aéronautique, le nucléaire, l’assainissement. Le site, passé de main en main de Rhône-Poulenc à Rhodia, puis au groupe thaïlandais PTTGC, a subi un retard d’investissements, tout en drainant des subventions publiques généreuses, comme le précisent les syndicats : plus de 30 millions d’euros, sans contrepartie d’ancrage territorial.

Suite sur le site du journal Libération

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